Bières artisanales

L’histoire de la bière et du brassage

L’histoire de la bière s’écrit presque en même temps que celle de l’Humanité, des découvertes agricoles et technologiques faites par l’Homme depuis l’Antiquité. Elle fait partie du quotidien de nombreuses cultures, et des boissons les plus répandues dans le monde.

Premières recettes de bières

La brasserie artisanale serait née en Mésopotamie, entre – 8000 et – 6000 avant notre ère, dates autour des quelles on retrouve les premières recettes inscrites sur tablettes, et les premiers contenants de traces de boissons fermentées et plus ou moins alcoolisées à base de céréales (jarres, amphores…). A l’époque, elle accompagnait chaque repas et servait même de monnaie d’échange, comme de nombreuses autres denrées alimentaires. La bière y portait le nom de « sikaru » qu’on pourrait aujourd’hui traduire en « pain liquide »; en effet, elle était faite à partir de pain contenant déjà les céréales et levains nécessaires à sa fermentation, mis à macérer plus ou moins longtemps dans de l’eau. Elle pouvait être assaisonnée avec de la cannelle ou du miel, pour estomper l’amertume de la levure et plaire aux consommateurs.

AmphoraOn retrouve également des traces de boisson alcoolisée fermentée en Égypte, et dans de nombreux pays du pourtour méditerranéen; le savoir-faire (impliquant des mélanges d’ingrédients  proches de ceux que nous connaissons aujourd’hui) se serait donc exporté grâce aux routes commerciales de l’époque, même si chez les pharaons, la bière était considérée comme une boisson divine, oubliée par un dieu au soleil, où elle aurait fermenté, et les hommes en aurait récupéré la recette pour la fabriquer.

Si de nos jours les clichés considèrent la bière comme une boisson plus appréciée par les hommes, il faut savoir qu’historiquement, le brassage artisanal était une activité familiale reposant en grande partie sur les femmes. D’ailleurs, le mot « brasseur », masculin, n’est apparu que bien après. Maîtresses de la maison en l’absence de ces messieurs, elles réalisaient être elles ce breuvage, le consommaient autant que leurs époux et le servaient également aux enfants.

Aujourd’hui nous savons que l’alcool de manière générale, s’il est consommé en trop grande quantité ou trop souvent, est néfaste pour le corps et particulièrement pour les enfants et leur développement, mais autrefois, la bière et le vin étaient considérés comme moins dangereux à consommer que l’eau seule, cette dernière ne pouvant être filtrée. L’alcool présent jouait un rôle de « désinfectant » et limitait la propagation de maladies transmises par la consommation d’eau.

Le brassage de la bière au Moyen-Âge

medieval tin jugLes principales sources documentées du Moyen-Âge concernant la bière prennent place en Europe, entre l’Allemagne et la France, dans ce qui se nomme alors le Saint Empire Romain Germanique. À partir de cette période, et plus précisément du règne de Charlemagne, les moines deviennent les premiers garants des secrets de fabrication de la bière (et de tout un tas d’autres savoirs de l’époque, transmis dans des livres, peu répandus jusqu’à l’arrivée de la presse et de Gutenberg, et que très peu de personnes savaient lire et écrire). Les Allemands sont d’ailleurs toujours aujourd’hui dans le top trois des nations consommant le plus de bière tous les ans, cette boisson s’étant totalement intégrée à leur culture gastronomique.

Et c’est une femme, la célèbre religieuse allemande Hildegard Von Bingen (qui pour l’époque et pour une femme, faisait preuve d’une culture scientifique hors du commun), qui proposa la première recette formalisée de boisson fermentée à base de houblon, notant au passage le pouvoir aseptisant de cette plante et son rôle dans la conservation de la boisson. Suite à ces découvertes, les moines développèrent particulièrement la culture du houblon, en vue de produire principalement de la bière, dont la vente assurait une partie non négligeable des revenus monastiques.

Le brassage devient une activité réglementée

C’est donc au Moyen-Âge que la bière devint une activité professionnelle, et qu’elle disparut petit à petit des productions familiales au profit d’une production à visée commerciale. Cette production s’organisa rapidement autour de guildes et corporations économiquement puissantes et donc influentes. Le fameux Jean Sans Peur aurait même ajouté à ses emblèmes une branche de houblon, pour montrer sa puissance économique et donc son pouvoir.

C’est en France que le mot « bière » apparaît pour la première fois en 1435, suivant l’ordonnance du prévôt de Paris Jacques d’Estouville, ordonnance éditée dans le but de réglementer la fabrication et la commercialisation de la bière. Cette ordonnance sera complétée un siècle plus tard par un édit du Duc de Bavière d’alors imposant le brassage avec de l’eau de source uniquement.

Industrialisation

La Révolution Industrielle et l’avancée de la science feront de ces bières moyenâgeuses les productions que nous connaissons aujourd’hui.

iStock_000000453750SmallLe travail de Louis Pasteur par ailleurs a favorisé la fabrication de bières tout au long de l’année, grâce à ses découvertes sur les levures et leurs propriétés vivantes (en 1871), permettant différents types de fermentations (basses, hautes ou spontanées). À peine plus de 10 ans après les découvertes de Pasteur, on assiste à la première culture industrielle de la levure à bière, dans la désormais fameuse brasserie danoise Carlsberg de Copenhague.

S’en est suivie l’ouverture de nombreuses brasseries, sur tous les continents. Avec le tissu économique impérial du XIXe siècle, la bière et ses recettes ont voyagé à travers le monde, de l’Angleterre à l’Inde, de l’Allemagne au Japon, de la France à l’Algérie…

Retour en force de la brasserie artisanale

En 1979, le gouvernement américain (qui s’était avant illustré par la mise en place de la prohibition…!), voit un intérêt économique à autoriser le brassage à domicile, et ouvre donc cette fabrication à tous, développant par la même occasion de nouvelles activités économiques autour du brassage artisanal. Et il ne s’est pas trompé, puisqu’en 20 ans le phénomène s’est déplacé des USA au Canada, puis à l’Europe. En France à la fin des années 1990, on comptait déjà plus de 100 brasseries artisanales, sans compter les brassages familiaux non recensés et consommés lors de repas entre proches.

De nos jours ce sont près de 800 brasseries artisanales qui pratiquent leur art sur le territoire français:

  • 40 en Île de France
  • 150 dans le Nord-Est
  • 190 dans le Nord-Ouest
  • 115 dans le Sud-Ouest
  • 220 dans le Sud-Est.

Autant d’occasions de découvrir le plaisir d’une boisson faite avant-tout par amour de la bière et par curiosité de la part d’entrepreneurs qui étaient avant d’en faire leur métier à plein temps, de simple passionnés de houblon.

Avec la tendance accrue du Do It Yourself, et à la mise en vente de kits dédiés  la bière maison, chacun est désormais capable, comme nos ancêtres il y a des millénaires, de brasser sa propre bière et d’en faire profiter les siens autour d’un bon repas ou d’un apéritif, ou encore plus simplement, pour se désaltérer après une longue journée ensoleillée.

Ce site, crée pour les passionnés de bière artisanale cherche à apporter aux plus curieux un maximum d’indications et de conseils pour faire sa bière. Des ustensiles de base (cuve de fermentation, barboteur, fermenteur, kit…) aux ultimes étapes pour brasser sa bière (embouteillage, fermentation…), découvrez ici nos bons plans et recettes de bières (bière du monde, bière de Noël, pils, bière blanche ou blonde, ambrée…).